En août 2016, je renouais avec les adhérents de l'AOC par cette phrase
« Notre joie est sincère de pouvoir partager à nouveau avec vous une nouvelle année de pratique de cet aïkido que j'essaie de vous faire aimer: non pas un aïkido qui vous apprenne à combattre, ni à vous défendre, ni à vous protéger, ni à prendre un je ne sais quoi, mais à donner pour être avec l'autre, être l'autre, donc n'avoir pas à se protéger, se défendre, ni combattre !
En aïkdo, "prendre le centre" est à la fois le moyen de réussir non seulement une technique, mais aussi, -O combien plus beau- de fusionner avec son partenaire »… de concrétiser le concept d'harmonie qu'exprime le phonème « ai » de aïkido, concept par lequel rien ne distingue les forces mises en jeu par les 2 protagonistes.
La pratique sans cesse répétée dans cet état d'esprit a pour objectif de générer chez le pratiquant un état psychologique de base de non agressivité, d'apaisement qui pourrait contaminer un éventuel agresseur.
Malheureusement des faits récents semblent mettre à mal cet approche idéale de l’aïkido !
Je me propose donc, dans mes cours, d'insister d'avantage sur la notion d'atemi, composante fondamentale de notre pratique, que Senseï Tamura résumait ainsi : l’aïkido c'est « irimi-atemi » traduit à peu-prés par : pénétrer et frapper.
En effet, dans la très grande majorité des techniques, la frappe se veut être un préliminaire à leur réalisation, un moyen d'imposer une distance entre les protagonistes, d'obtenir une réaction corporelle précise de l'attaquant. Mais il pourrait en découler dans la pratique, un contre-effet, celui d'attribuer à l'atemi le rôle de « second couteau », le beau rôle revenant à la technique elle-même.
C'est cet aspect des choses que je voudrais corriger !
Dans le cas d'une agression, l'effet de surprise passé, il ne nous sera probablement pas donné l'occasion de pouvoir à nouveau contre-carrer dans les meilleures conditions, un nouvel assaut de notre assaillant ; . nous devrions pouvoir, si cela s'imposait, prendre partiellement ou totalement, l'ascendant sur notre agresseur dès l'atemi porté, et éventuellement compléter son contrôle par une technique de projection, ou d'immobilisation,
Ce n'est certes pas sans regret que je me propose , d'ores et déjà, de redonner au cours de l'étude des techniques, toute sa place à cette composante atemi tout en vous invitant de garder un état d'esprit prônant la non-violence.
La sagesse ne réside pas dans le savoir, mais dans le savoir se servir de son savoir à bon escient !