L' AG de la ligue Provence s'est déroulée ce 27 septembre 2014 ; entre autres sujets, il a été fait le constat, toutes fédérations confondues, d'une baisse de la pratique de l'aïkido, semblant témoigner d'une méconnaissance et/ou d'une désaffection du public à son égard.
A ce constat faisait suite deux questionnement légitimes de la part de responsables de ligue :
- comment mieux se faire connaître, mieux communiquer ?
- pourquoi répondons-nous pas mieux à l'intérêt des pratiquants d'arts martiaux ?
Intéressons-nous à cette dernière question :
pourquoi ne répondons-nous pas mieux à l'intérêt des pratiquants d'arts martiaux ?
Tout d'abord de quoi parlons-nous ?
La locution occidentale« art martial » n'est que récente, transcrivant et plusieurs concepts contenues dans des terminologies japonaises à savoir Budo, Bushido .
Suite à une grande période de paix au Japon,( début XVII°- milieu XIX° siècle) les soldats chevronnés monnayèrent leur service auprès de grandes familles claniques. Ces combattants (Bu) sans guerres, sont devenus une sorte d'aristocratie de l'épée, qui se donna pour principe de défendre avec fidélité, bravoure, les intérêts et l'honneur de leur maître. Cet état d'esprit, les valeurs (Shi) auxquelles ils se référaient, leur dictaient, à la fois, leur devoir et le but de leur vie, c'est à dire : la Voie (Do) de la réalisation de leur Ame ; d’où le terme de Bushido : principes philosophiques, moraux et spirituels du guerrier.
Avec l'avènement des temps modernes, et en dehors du cadre du grand banditisme, la disparition du contexte de vassalité d'une part et, d'autre part, celle de combats mettant nécessairement en jeu la vie des protagonistes, les armes blanches furent remplacées par des fac-similés ; notamment, avec la pratique du Kendo au début de XX° siècle, qui vit le remplacement du sabre par le shinaï (instrument fait en bois).
De ce fait les techniques secrètes, dangereuses, et potentiellement meurtrières du Bujutsu, - techniques visant à assurer la victoire totale sur l'adversaire- firent place à une adaptation édulcorée, moins dangereuse ; le terme de Budo fut alors jugé mieux approprié pour qualifier cet aspect moderne des arts martiaux japonais, qui privilège l'aspect sportif, donc codifié, avec ou sans compétition (Tel le ju-do, le karate-do ...), au détriment des principes philosopho-métaphysiques contenus dans la notion de Shi.
Néanmoins, et l'aïkido en est le témoin qui me semble le plus patent, le shi retrouva ses prérogatives au sein de certains budo, par le biais de la composante traditionnelle qui est associée à la transmission de ces budo ; c'est celle-ci qui dicte l'étiquette, l'attitude et le comportement à respecter à l'intérieur du do-jo ( lieu de recherche de la Voie) et qui soumet la pratique de ces budo traditionnels - notamment au travers de l'usage d'armes, ou de fac-similés', à un rappel des conditions dans lesquelles la vie et la mort se jouaient à un détail technique, à un état d'esprit, à la manifestation ou non de courage, vigueur et bravoure.
Ceci étant posé, quelles sont les caractéristiques de l'Aïkido ?
Dans le livre L'esprit de l'Aïkido, du premier Doshu ( le Gardien de la Tradition), fils de O.Senseï, Kisshomaru Ueshiba, voici les extraits qui se rapportent à cette spécificité :
« A l'origine les arts martiaux japonais visaient la seule victoire sur les champs de bataille. Mais le plaisir de la victoire ( d'une bataille) et de courte durée...ce n'est jamais la victoire absolue ;….il semble contradictoire de consacrer toute une vie à un entraînement rigoureux lorsque l'enjeu est aussi éphémère.
Cette contradiction est à l'origine de l'apparition du budo (la voie des arts martiaux), son expression la plus moderne étant l’aïkido. Fondé sur le principe de la non-opposition l’aïkido ouvre le chemin de la victoire absolue. La non -opposition signifie que les instincts agressifs, combatifs, et destructeurs de l'individu vont être détournés pour être une force d'amour créative. Cette philosophie prend toute sa signification dans la pratique d'un art martial pour devenir l'essence même du budô».
« l’aïkido s'appuie sur l'héritage spirituel des arts martiaux et met l'accent sur l'entraînement du corps et de l'esprit. Les autres budô ont, en revanche, favorisé l'aspect physique en développant compétitions et tournois et en faisant de la victoire l'objectif prioritaire et sont ainsi entrés de plein pied dans le monde du sport »
Nous notons ici, d'une part, ce qui, par ailleurs, sera repris maintes fois dans le livre « Esprit et Tradition », l'importance du tandem du « corps et de l'esprit », et d'autre part le glissement du contenu du Shi, au profit de la notion de « force d'amour créative » celle-ci, contenue dans la notion de ki, formant la 3° composante de la spécificité de l'aïkido.
Conformément à la volonté profonde de O Senseï, l'aïkido s'est défait du trépied « technique-corps-esprit » des budo modernes, et fait sienne le triptyque « ki–corps-esprit » et est donc, en cela conforme à l'esprit des arts martiaux japonais traditionnels.
Comment expliquer la désaffection de notre pratique ; comment y remédier ?
Réponse dans Esprit et Tradition ;
« ….cette situation , associée à la spécificité des principes et des mouvements de l’aïkido, risque de faire un certain obstacle à la popularisation de notre art »
Comment y remédier ? réponse pleine d'humour et de malice de Cécile, notre présidente :
« . La pétanque aussi a perdu des adhérents. Que faire? Réadapter le jeu en balançant des boules de pétanque sur les …., les ..., les ..., les ..., les ….?!!!»
Je reprends la plume pour dire alors qu'il nous faudra plus appeler cette variante de notre pratique, Aïkido
A ce constat faisait suite deux questionnement légitimes de la part de responsables de ligue :
- comment mieux se faire connaître, mieux communiquer ?
- pourquoi répondons-nous pas mieux à l'intérêt des pratiquants d'arts martiaux ?
Intéressons-nous à cette dernière question :
pourquoi ne répondons-nous pas mieux à l'intérêt des pratiquants d'arts martiaux ?
Tout d'abord de quoi parlons-nous ?
La locution occidentale« art martial » n'est que récente, transcrivant et plusieurs concepts contenues dans des terminologies japonaises à savoir Budo, Bushido .
Suite à une grande période de paix au Japon,( début XVII°- milieu XIX° siècle) les soldats chevronnés monnayèrent leur service auprès de grandes familles claniques. Ces combattants (Bu) sans guerres, sont devenus une sorte d'aristocratie de l'épée, qui se donna pour principe de défendre avec fidélité, bravoure, les intérêts et l'honneur de leur maître. Cet état d'esprit, les valeurs (Shi) auxquelles ils se référaient, leur dictaient, à la fois, leur devoir et le but de leur vie, c'est à dire : la Voie (Do) de la réalisation de leur Ame ; d’où le terme de Bushido : principes philosophiques, moraux et spirituels du guerrier.
Avec l'avènement des temps modernes, et en dehors du cadre du grand banditisme, la disparition du contexte de vassalité d'une part et, d'autre part, celle de combats mettant nécessairement en jeu la vie des protagonistes, les armes blanches furent remplacées par des fac-similés ; notamment, avec la pratique du Kendo au début de XX° siècle, qui vit le remplacement du sabre par le shinaï (instrument fait en bois).
De ce fait les techniques secrètes, dangereuses, et potentiellement meurtrières du Bujutsu, - techniques visant à assurer la victoire totale sur l'adversaire- firent place à une adaptation édulcorée, moins dangereuse ; le terme de Budo fut alors jugé mieux approprié pour qualifier cet aspect moderne des arts martiaux japonais, qui privilège l'aspect sportif, donc codifié, avec ou sans compétition (Tel le ju-do, le karate-do ...), au détriment des principes philosopho-métaphysiques contenus dans la notion de Shi.
Néanmoins, et l'aïkido en est le témoin qui me semble le plus patent, le shi retrouva ses prérogatives au sein de certains budo, par le biais de la composante traditionnelle qui est associée à la transmission de ces budo ; c'est celle-ci qui dicte l'étiquette, l'attitude et le comportement à respecter à l'intérieur du do-jo ( lieu de recherche de la Voie) et qui soumet la pratique de ces budo traditionnels - notamment au travers de l'usage d'armes, ou de fac-similés', à un rappel des conditions dans lesquelles la vie et la mort se jouaient à un détail technique, à un état d'esprit, à la manifestation ou non de courage, vigueur et bravoure.
Ceci étant posé, quelles sont les caractéristiques de l'Aïkido ?
Dans le livre L'esprit de l'Aïkido, du premier Doshu ( le Gardien de la Tradition), fils de O.Senseï, Kisshomaru Ueshiba, voici les extraits qui se rapportent à cette spécificité :
« A l'origine les arts martiaux japonais visaient la seule victoire sur les champs de bataille. Mais le plaisir de la victoire ( d'une bataille) et de courte durée...ce n'est jamais la victoire absolue ;….il semble contradictoire de consacrer toute une vie à un entraînement rigoureux lorsque l'enjeu est aussi éphémère.
Cette contradiction est à l'origine de l'apparition du budo (la voie des arts martiaux), son expression la plus moderne étant l’aïkido. Fondé sur le principe de la non-opposition l’aïkido ouvre le chemin de la victoire absolue. La non -opposition signifie que les instincts agressifs, combatifs, et destructeurs de l'individu vont être détournés pour être une force d'amour créative. Cette philosophie prend toute sa signification dans la pratique d'un art martial pour devenir l'essence même du budô».
« l’aïkido s'appuie sur l'héritage spirituel des arts martiaux et met l'accent sur l'entraînement du corps et de l'esprit. Les autres budô ont, en revanche, favorisé l'aspect physique en développant compétitions et tournois et en faisant de la victoire l'objectif prioritaire et sont ainsi entrés de plein pied dans le monde du sport »
Nous notons ici, d'une part, ce qui, par ailleurs, sera repris maintes fois dans le livre « Esprit et Tradition », l'importance du tandem du « corps et de l'esprit », et d'autre part le glissement du contenu du Shi, au profit de la notion de « force d'amour créative » celle-ci, contenue dans la notion de ki, formant la 3° composante de la spécificité de l'aïkido.
Conformément à la volonté profonde de O Senseï, l'aïkido s'est défait du trépied « technique-corps-esprit » des budo modernes, et fait sienne le triptyque « ki–corps-esprit » et est donc, en cela conforme à l'esprit des arts martiaux japonais traditionnels.
Comment expliquer la désaffection de notre pratique ; comment y remédier ?
Réponse dans Esprit et Tradition ;
« ….cette situation , associée à la spécificité des principes et des mouvements de l’aïkido, risque de faire un certain obstacle à la popularisation de notre art »
Comment y remédier ? réponse pleine d'humour et de malice de Cécile, notre présidente :
« . La pétanque aussi a perdu des adhérents. Que faire? Réadapter le jeu en balançant des boules de pétanque sur les …., les ..., les ..., les ..., les ….?!!!»
Je reprends la plume pour dire alors qu'il nous faudra plus appeler cette variante de notre pratique, Aïkido